MALGUIT [JE NE TROUVE PAS]
« Le temps file comme le vent mais mes guerres restent sans fin. » Ainsi commence la ballade qui ouvre l’album. C’est celle d’un voyageur qui sillonne les territoires à la recherche d’un absolu qu’il appelle Errouh (l’âme). « Je fais acheter mais ne vends point, panse les plaies tandis que les miennes restent sans remède... mais ne trouve pas, non, ne trouve pas où pêcher l’âme sur cette terre là...»
FOUG LAYYEM [AU-DESSUS DES JOURS]
Un homme se questionne, flotte au dessus du temps. «Mon coeur dans une cage, enfermé... J’ai enduré ton hiver mais mon printemps t’a oublié. Au fond de moi des êtres criaient. J’ai fini par suivre leur souffle et le vent. Tandis qu’au-dessus des jours, au-dessus des jours, je flottais... »
CHSAR [QUE S’EST-IL PASSÉ?].
Un être brave les éléments, prend des coups et se relève à chaque fois, bataille pour être ce qu’il a envie d’être, tout en observant sa transformation. La chanson s’inspire de l’histoire d’un jeune homme qui rêvait d’être danseur, s’est retrouvé policier par tradition familiale à l’âge de vingt ans, arrête tout et romp ses liens pour finalement trouver sa voie.
C. Z. [initiales d’un lieu secret où a été écrite la chanson]
Une nuit de silence « sur le bord de la nuit ». Puis la visite d’une voix ailée, et une élévation. Au point du jour, une conversation - et un accord - avec la mort...
BORN AGAIN [NÉ À NOUVEAU]
Un homme traverse un espace sombre, où tout a été brûlé, afin de renaître. « J’ai vu tomber la pluie sur une terre aride qui n’appartenait plus à personne, j’ai vu pousser la graine du chagrin... De ma tête coulait le sang mais en moi germait ce sentiment . . .»
FAMILIA SONG [CHANSON DE BONNE FAMILLE]
« Celui qui se laissera bercer dans des bras aimants est déjà à moitié enterré. Celui qui, entre la soie et les épines, a fait son choix. Délaisse la vie sauvage et renié sa foi... » Un homme observe les mécanismes de la vie de famille et y voit une manière de renoncer à son individualité, sa créativité. Une voix lui répond «nous serons tous consumés, y compris ces mots que tu prends pour l’éternité.»
BEEN BEEN [ENTRE DEUX]
« Entre un printemps chantant et un été brûlant un oued s’est éteint. Entre hier et aujourd’hui il m’a poussé des ailes, et entre des ailes et des blessures j’ai vu un homme...»
Been Been parle du fossé qui existe entre le fantasme et la réalité, entre ce que l’homme construit comme réalité et celle de l’univers.
SAYYED EZZIN [CHASSEUR DE BEAUTÉ]
Celui qui chasse la beauté ne connaît pas de trêve. La chanson conte le chemin du Chasseur de Beauté qui est guidé par les étoiles. Il traverse la nuit chassant le vent et les nuances de noir, veillant son spleen qu’il transforme en joyaux de vie...
EL MOOJA [LA VAGUE]
El mooja est un morceau sur la solitude. Celle d’une vie reculée aux confins de son propre monde et imaginaire, tandis que des « coeurs » viennent et s’en vont, tels que cette vague qui nous amène toujours auprès de soi.
SCHIZO HYOUT [MURS SCHIZO]
« Une voix s’est blottie entre toi et la vie, des mots chantés tombent en morceaux.Une voix a amené ta plume vers des fenêtres de lumière, beauté qui s’encastre dans des cubes emmurés... » Entre une voix et un mur, un lien finit par se créer, l’un animant l’autre, et celui dont émane la voix ne peut que se fondre dans ses murs.
KIF ERROUH [LORSQUE L’ÂME]
Ce morceau ouvert, mi-instrumental mi-chanson, se questionne. « Lorsque l’âme voyage, qui appelle-t-elle? Lorsque l’âme voyage, de qui prend-t-elle soin? »
DIMA MAAK [TOUJOURS AVEC TOI]
Dima Maak présente un versant plus serein de la création. La chanson parle du rêve, de l’inspiration, de la capacité de voir la beauté en tout. Elle évoque l’idée que cette dernière survit aux siècles. « Les rêves lisent des poèmes entre nos lignes de vie. Les rêves conduisent nos pensées et nos passions. Toujours avec toi, toujours avec toi, la fille du vent ne t’oublie pas. Toujours avec toi où que tu sois. »
Tasweerah (62TV/PIAS - march 2022) is the fourth album of the Tunisian singer / songwriter
Jawhar. Tasweerah in Tunisian means at the same time: portrait, image, but also: projection
of the mind... The album is a series of freeze-frames of more or less personal portraits.
The songs are, each in their own way, attempts towards a universal portrait of the artist. They
question his place and that of imagination in society, placing “creation and the quest for beauty”
at the center of the album. Voluntarily raw, Tasweerah takes us back into the folk / pop
“clair-obscure” of Jawhar, proclaimed in the category Arabic Dream Pop.
JAWHAR BASTI : vocals & guitar | LOUIS EVRARD : drums | ERIC BRIBOSIA : keyboards | YANNICK DUPONT : bass
PIETERJAN COPPEJAN : recording | ALEX DAVIDSON : production - recording - mix | FREDERIC ALSTADT : Mastering
SCHIZO HYOUT [MURS SCHIZO] -
Between a voice and a wall, a bond is created. The song is about daily ritual, about solitary work. Alone with his words and his voice, the character projects himself onto a blank wall on which he patiently depitcts a new world. He ends up considering the wall as his alter-ego, an extension of himself that is both a remedy and a curse.